Ce long Week End de ThanksGiving a été l’occasion pour moi d’aller à Sequioa Park. C’est un Park National au centre de la Californie. L’une de ses particularités est d’avoir en son sein quelques un des plus gros arbres du monde faisant ainsi sa réputation et lui donnant aussi son nom. Je me faisais un plaisir de me retirer dans un bout de nature. Je prend donc le stricte nécessaire : pas d’iPod, pas d’ordinateur, un téléphone pas allumé. Je m’équipe sérieusement, j'essaie de penser à tout et j’avoue mettre pris un peu pour un expéditeur :)
Plus on approche des bordures du parc plus la route de rétrécit, l’horizon s’éclaire et des paysages magnifiques s’ouvrent à vos yeux. La vallée précédant l’entrée du park est une région où l’on cultive des citrons et des oranges. Rien que le parfum des arbres fruitiers est frappant et enivrant. Au loin, à peine, juste derrière les étendus de citronniers et d’oranger de petites montagnes se dessinent. Les paysages changent du Sud de la Californie. Alors que j’étais plutôt habitué aux monts chauves et arides, je découvre ici des chaînes de montagnes velues de pelouses épaisses. Ca ressemble un peu à l’image que je me fais des Highlands Ecossais (juste pour vous donner une idée). Enfin c’est un régal pour la vue et l’odorat.
Une crique sur la route.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas conduit. J’avoue que ces petites routes de montagne m’ont permis de retrouver quelques sensations. J’ai éprouvé quelques plaisirs dans ces virages et lacets incessants. Il ne manquait plus qu’une boite de vitesse pour que le ravissement soit à son apogée.
Jeudi après avoir repérer l’emplacement de mon hôtel (à 2 pas de l’entrée du park), je m’approche donc doucement du check point. Une Dame charmante m’accueille. Elle est très souriante, je lui demande quelque infos sur les chemins ouverts et fermés à cette époque de l’année. Très bonne première impression !! Les gens ont l’air accueillants.
Peu après l'entrée.
Première remarque : dans un Park National il y a des routes en très bon Etat. Comparer à l’état de la chaussée sur les HighWay ici à Los Angeles, c’est le paradis. Je ne savais même pas qu’il y avait des routes à l’intérieur du park, je m’attendais à des pistes tout au plus.
Il est donc environ 12h. Les paysages sont maintenant d’autant plus saisissants que je suis au coeur des montagnes. La vallée n’existe plus et a fait place à ce qu’ils appellent des Canyons. Personnellement je pensais qu’un Canyon s’était simplement un lit creusé par une rivière dans un paysage désertique : le Grand Canyon quoi. Bah non en fait : tout espace étroit entre deux montagnes est un Canyon :) J’en prends donc plein les yeux. A première vu ça pourrait ressembler aux Alpes. La végétation en bas du park est quelque peu similaire : des sapins et des pins ; des résineux en tout cas. Toutefois la densité est beaucoup plus importante ici.
Petite vue from the amphitheater.
Après une petite demie-heure de route et déjà des images plein la tête, j’arrive à Moro Rock. Un rocher sorti on sait pas trop comment de la montagne. Des pionniers y ont construient un escalier et des marches pour que l’on puisse se rendre à son sommet. Motivé comme jamais, je m’équipe en bon aventurier et entame l’ascension avec entrain ! Ici encore ce qui est remarquable c’est le sourire sur la tête des gens. Ou bien est-ce le mien qui obligeait ceux que je croisais à me rendre le compliment :)
Moro Rock.
Une fois en haut, ce gros caillou offre une vue imprenable sur la partie sud du Park. Ce Jeudi une légère brume recouvre l’ensemble du massif. Le rendu n’en ai que plus impressionnant : Un premier rang de montagne se dresse, puis immédiatement derrière la brume laisse se dessiner les autres sommets. Je reste quelques minutes en haut pour profiter du calme, de la vue et du soleil. Une fois contenté, je redescends (toujours en flairant la bonne humeur autour de moi) avec la ferme intention de me mêler plus encore à Mère Nature.
En effet, si l’on a son diplôme de bon touriste des villes, on peut très bien faire l’ensemble de son séjour en voiture. J’entends par la que si l’on est une grosse faignace, rien ne nous empêche de voguer de sites en sites, de poser la voiture, de marcher 5 minutes et de s’offrir une bonne photo pour faire rêver les amis. Loin de cette conception du rapport à la nature, à peine descendu de Moro Rock j'aperçois un chemin qui s’enfonce dans la forêt. Ni une ni deux, je plonge.
Tout de suite le calme se fait autour de vous. C’est impressionnant et jubilatoire. Après un peu moins d’une heure de marche une crique de pierre s’offre à moi. Quelque trous creusés ça et là laissent une trace des tribus natives de la région. Un cours d’eau fend la roche, l’image n’en est que plus belle. Quelque instants pour profiter de ce paysage et je m’enfonce encore plus en avant dans la forêt. Je rencontre les premiers Séquoias au milieu d’une forêt de résineux.
Un Sequoia : arbre grandiose au sens propre comme au sens figuré. C’est droit, c’est fier, c’est grand, c’est gros, c’est massif. D’une circularité quasi parfaite mais d’une écorce poreuse et épaisse largement irrégulière. D’une couleur marron très claire mais très vive. Pas de branches tombantes comme sur un grand chêne, quelques feuillages au sommet mais léger. Tout cela fait qu’une forêt de Sequoias est bien plus colorée qu’une forêt de sapins ou de chênes par exemple. En effet la lumière arrive beaucoup plus facilement au niveau du sol et les contrastes sont alors merveilleux.
Des Sequoias et un fion.
L’odeur : Approchant d’Eagle View, j’hume un doux parfum de sève. C’est prodigieux. A force de vivre dans une des villes les plus polluées du monde, j’avais presque oublié le goût de l’air pur et qui plus est si frais à cette période de l’année. Ces effluves ne sont ni oppressantes et omniprésentes, c’est juste doux. La nature a bon goût.
Le soleil, la brume, l'air frais.
Le silence : je ne sais pas si l’on peux dire d’un silence qu’il est beau. Celui là est assurément pur. Aucune perturbation venant d’un monde extérieur. Seulement la nature, l’immense rien voisin.
Le silence, bientôt le nuit.
Mes congénères : Il faut bien l’avouer et m'enfonçant ainsi into the wild, je fuyais mes compatriotes. En effet, sur ces chemins de montagne, je n’ai a peine croisé que trois personnes qui étaient d’ailleurs contentes de me voir. Il faut aussi dire que comme dans tout les parks Nationaux, les animaux vivent en liberté sans aucune limite. On partage donc, en se baladant de la sorte, leur territoire. Il y a d’ailleurs beaucoup de panneaux rappelant aux randonneurs de ne pas s’approcher des ours et de respecter l’état sauvage. J’avoue aussi que secrètement je souhaitais la rencontre, le tête à tête avec l’animal. Une certaine volonté malsaine de me mettre un peu en danger m’habitait. Elle est là, ne la nions pas.
Lors de mes différentes virées en nature, j’avais donc tendance à me prendre pour un aventurier. Je me surprenais a avancer à pas de loups, a guetter les empreintes, a écouter les bruits, a apprécier qui de la bête ou de moi verrait l’autre le premier. A chaque fois lors de mes excursions quotidiennes, je ne me sentais pas en sécurité. Mais ce sentiment est plutôt excitant !
Le premier jour, Jeudi :
Lors ce ma première incursion, je marchais sur un bon rythme, le regards tantôt en amont, tantôt en aval, tantôt au loin, tantôt sur mes pas quand tout à coup je relève la tête. Je tombe nez à truffe avec un cerf. Magnifique le gars avec les bois et tout l'attirail. Surpris je fais un pas un arrière, surpris il bondit de quelques mètres. Il me fixe, je le fixe. J’hésite, j’avance doucement pour continuer mon chemin. D’abord stoïque il s’éloigne ensuite doucement en me guettant sporadiquement. C’est alors qu’une demi heure plus tard, ayant fait le demi tour une fois arrivé à l’extrémité du chemin, je recroise la bête. Il me dévisage de nouveau. Il est sur mon chemin, j’avance doucement, il s’écarte gentiment. Il m’accompagne pendant quelques minutes. J’ai vraiment apprécié ce soupçon de complicité (en tout cas celle que j’ai bien voulu voir) entre l’animal et moi même.
Désolé, j'ai pas été balle sur le zoom.
Quelque centaines de mètres plus loin je rencontre à nouveau deux biches cette fois ci. Petite photo et je continue mon chemin.
Vendredi : Thanksgiving ici.
Je décide d’aller encore plus loin dans le park par la route. J’ai prévu d’aller voir the Sherman Tree. Le plus gros arbre du monde. Je n’ai pas ses mensurations mais je me souviens avoir lu que celles ci en font l’organisme vivant le plus gros sur terre. En effet, il est sereinement posé là le man !! C’est une partie du park où sont les plus grands arbres. Je profite dans un premier temps des sentiers tracés pour me guider. Puis je décide une nouvelle fois de m’enfoncer dans la forêt. Autant la rando de Jeudi était un mix entre Sapins et Sequoia, autant maintenant c’est clairement une forêt de Sequoia. Comme je le disais un peu avant, les couleurs sont formidables. Je marche un bon bout de temps, genre un peu moins de deux heures sans rencontrer personne. Je me rend compte que j’arrive à Eagle View comme hier. Ca veut dire que j’ai marché au moins 4 milles. Au total on arrive à quelque chose comme 8 miles aller-retour. Du gros du très gros. Je me suis bien fait plaiz !! Je me suis mis à courir sur le chemin du retour. Comme ça juste pour le kiffe !
La même sans la tête de fion. Désolé, mais mes
photos sont trop lourdes pour cette hebergeur de m****.
Samedi :
Je décide d’aller à Kings Park, lui même adjacent à Sequoia. Je passe bien 2 heures à rouler dans l’enceinte pour me rendre sur place. Les freins et les pneus de la malheureuse Chevrolet Cobalt ont pris super cher :)
Une fois sur place, je profite de la vue de RedWood Canyon. Je me dirige ensuite vers Giant Forest. La j’observe quelqu’uns des grands arbres et je me lance dans une randonnée dans un bois qui avait connu un incendie il y a quelques années. Il faut savoir qu’un Sequoia peu brûler en son sein pendant des années. J’ai donc assisté à un paysage mi apocalyptique mi forêt, le tout avec des rochers plus présents que lors de mes précédentes virées. Ca ressemble un peu au Alpes. Là encore je ne rencontre personne sur mon chemin. Je profite de mon casse-dalle perché sur un rocher avec une vue magnifique. Je kiffe.
Sur le chemin du retour je m’arrête à un musée sans y rentrer. Je voulais juste voir les lieux. Là, je vois plein de touristes s’exciter. Je m’approche tranquillement : il y avait un ours. Alors un ours c’est pépouze, c’est là et c’est serein. Le man il est chez lui et l’agitation ça lui en touche une sans chatouiller l’autre !! En paix le man !! Puis ça a la classe un ours : c’est gros, c’est nonchalant mais en même temps s’il veut te mettre une baffe bah il te décroche la tête. Je décide de ne pas prendre de photo parce que déjà la horde de touriste fait beaucoup trop de bruit.
Vue sur RedWood.
Si vous pouvez tournez la tête :) C'est un sequoia d'en bas.
Entre chien et loup.
Dimanche :
Je reste pas loin de l’entrée du park pour me faire la rando sur le lit d’une rivière. Et bien mes amis je n’ai pas été déçu. C’était magnifique !! Plusieurs fois j’ai rebroussé chemin, j’entendais de l’activité autour de moi, il y avait des empreintes de pas et tout. Mais a chaque fois j’y suis retourné, me disant que ce serait dommage de rater la vue qui s’offrirait à moi une fois en haut. En effet, je pouvais apercevoir le chemin sur le flan de la montagne et tout cela s'annonçait merveilleux.
Une des vues offerte une fois en haut.
Les repas :
En bon aventurier je sais qu’il ne faut pas partir le ventre vide se confronter aux exigences de la nature. Tout les matins je me rendais donc dans le seul “resto” du coin. Un endroit charmant et typiquement montagnard. Donc au menu :
- 2 oeufs,
- 4 tranches de bacon,
- Patates Fries,
- Toasts,
- Steak.
Oui tout cela figurait sur la carte des breakfasts !! J’attire l’attention du lecteur sur un détail du steak que les Percherons comprendront : sur le steak il y avait cette tranche épaisse de gras que l’on mange si on est un vrai dur. Perso j’ai fait l’impasse mais mon père aurait quant à lui profité d’une bonne tranche de pain pour s’enfiler la dite pièce de gras. Les gens qui s’occupait du resto étaient adorables. Le patron pesait a peu près 150 kilos. Sur les murs, les photos de tout les soldats originaires de la petite bourgade qui sont morts pour leur pays. Un “In honour of our Troups” figure fièrement peint sur un des murs.
Un matin, un petit homme d’environ 6-7 ans s’approche de moi en me regardant l’air intrigué. Il pose sa tête sur ma table avec un air qui me fait marrer. Là il me demande “What’s your name ??”. Je lui réponds et la il me tend sa main pour que je la lui sert en me disant “Good morning Oliver !!”. Il m’a trop fait marrer ce gamin !!! Il en chiait pour mettre sa main à hauteur de la table :) Son père m’a dit ensuite qu’il s’appelait aussi Oliver.
L’hotel :
Bah royal, à l’entré du park en mode bogoss. Tout le confort qui va bien. Le premier soir je me souviens mettre coucher vers 18h00 en mode crevé. Les deux soirs suivants j’ai pu profiter d’un Rocky IV et d’une MIB I et II à la télé.
Les gens :
Les gens d’ici sont vraiment aimables et souriant. J’ai vraiment été surpris. Ils ont d’autres valeurs que les gens qui habitent ou ont toujours habité en ville. Personnellement je trouve la vie des gens d’ici pays beaucoup plus saine. C’est vrai que j’habite et que plus tard j’habiterai sûrement en ville mais souvent quand je me retrouve parmi les gens comme ça qui vivent une vie plus simple, je me dis que j’ai plus de points communs avec eux qu’avec beaucoup de citadins.
La musique :
A ma grande suprise. Il y avait un lecteur de CD dans la Gova (traduction mancelle pour Voiture). J’ai donc pris avec moi l’ensemble des CDs que j’avais ici, non seulement ceux de France mais aussi ceux acheter ici. Je vous donne donc les références :
- Tiken Jah Fakoly : Cours d’histoire,
- Dixie Chicks : Taking the long Way,
- Angels & Airwaves : We don’t need to whisper,
- Andy McKee : Art of Motion,
- Eddie Vedder : Into the Wild,
- Syd Matters : Syd Matters,
- Snow Patrol : Final Staw
L’ensemble de cette musique est vraiment bonne. Quelques uns de ces albums sont des chefs d’oeuvre : je pense à Syd Matters. C’est impressionnant le niveau de finition et le travail sur la musique !! Avec cette musique accompagnée des paysages, j’étais pas loin de me tirer une petite larme à des moments.
Bouly, qui ne s'est toujours pas relu.